Dictionnaire inuit – Dialecte du Nunavik de Louis de Gouyon Matignon – couverture / recto

Dictionnaire inuit – Dialecte du Nunavik de Louis de Gouyon Matignon – intérieur

Dictionnaire inuit – Dialecte du Nunavik de Louis de Gouyon Matignon – verso
« C’est un réel plaisir pour moi de préfacer ce Dictionnaire inuit qui permet de transmettre aux générations actuelles et futures la nécessité de préserver toute forme de diversité qu’elle soit humaine, biologique, écologique, linguistique et plus largement culturelle. La diversité c’est la vie et toute forme d’uniformisation tend à réduire la complexité et l’intérêt de notre monde.
En écologie, nous aimons et nous nous animons à essayer de comprendre la complexité des interactions entre les êtres vivants et leur milieu environnant. Il serait triste, décevant voire dangereux de laisser une homogénéisation globale s’installer, avec la prédominance de certaines espèces très largement répandues et généralistes aux dépends de nombreuses autres plus spécifiques, plus atypiques, avec des fonctions diverses et un patrimoine génétique varié. En écologie, cette homogénéisation revient à perdre des espèces, sans que de nouvelles apparaissent, à perdre des fonctions écologiques (production alimentaire, pollinisation, épuration de l’eau…) qui peuvent être cruciales pour le maintien de bonnes conditions de vie sur Terre.
En linguistique, tout comme en écologie, nous observons actuellement le même processus d’homogénéisation et ainsi de perte de diversité des langues les plus rares, les plus atypiques, certainement parmi les plus belles avec des spécificités, des intonations et une richesse de vocabulaire qui peuvent difficilement se remplacer et sont perdues lorsque s’éteignent les derniers utilisateurs. Pourtant, la plupart des langues sont, comme la vie, bien vivantes, comme les espèces elles évoluent, se confrontent, s’enrichissent d’échanges avec les autres, s’adaptent. Ce Dictionnaire inuit est là pour nous rappeler que nous nous construisons dans la diversité ».
Elsa BONNAUD, laboratoire Écologie, Systématique et Évolution (université Paris-XI)
Dictionnaire inuit – Dialecte du Nunavik
Le langage est instrumentant – le mot désigne l’objet. Le langage également est structurant – le mot défi nit l’objet. Tristan Tzara, le poète surréaliste, énonçait déjà « la pensée se fait dans la bouche ». Le langage est tout cela, mais il constitue une réalité, nous le découvrons aujourd’hui, encore plus complexe. En effet, des travaux récents (Climate, vocal folds, and tonal languages: Connecting the physiological and geographic dots. / Everett, Caleb; Blasi, Damian; Roberts, Sean. In: Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, Vol. 112, No. 5, 2015, p. 1322-1327.) viennent démontrer que la langue se trouve largement déterminée par les conditions environnementales au sens large, notamment le climat et la géographie.
L’auteur, au terme de plusieurs séjours en région arctique du Nunavik (Canada), offre ici au lecteur un dictionnaire de la langue inuit dans le dialecte du Nunavik. Ce dictionnaire vient à propos illustrer la thèse évoquée plus haut sur le rôle des conditions environnementales dans la structuration du langage. La région du Nunavik produit une langue, la langue inuit, qui vient refléter l’environnement arctique – ses sonorités se font ainsi l’écho, dans une forme de poésie, des paysages du Grand Nord canadien.
Louis de Gouyon Matignon a 27 ans. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages remarqués, dont notamment un dictionnaire de la langue tsigane. Il termine actuellement ses études de droit avec une spécialisation en droit de l’espace.
Dictionnaire inuit – Dialecte du Nunavik
Préface d’Elsa BONNAUD
265 pages
25 €