Apprendre le tsigane de Louis de Gouyon Matignon – couverture / recto

Apprendre le tsigane de Louis de Gouyon Matignon – intérieur

Apprendre le tsigane de Louis de Gouyon Matignon – verso
« Les Tziganes sont ce que nous fûmes et nous ne voulons plus voir ce que nous avons été, confits d’orgueil que nous sommes d’avoir abandonné ce que nous croyons être la barbarie et qui est civilisation reliée au cosmos, illusionnés sur nous quand nous imaginons être civilisés là où nous manifestons notre barbarie, séparés de la nature et du cosmos que nous sommes.
Car, en effet, la lumière venue de l’origine du monde, et portée par les Tziganes jusqu’au cœur des cités contemporaines, montre une clarté ontologique qui nous fait défaut depuis que nous disons du monde non pas ce qu’il est véritablement, mais ce que les livres nous disent qu’il est – et la plupart du temps, les livres des religions monothéistes.
Le rat des villes ne veut pas voir le rat des champs qui lui rappelle ce qu’il fut. Le dandy parfumé, l’esthète savonné, le lettré policé, ne souhaitent pas qu’on leur mette sous les yeux leur passé ancestral, ils ne veulent pas voir le temps du temps d’avant le temps barbare qui est le leur. Temps de la crasse mais de la vérité ontologique, temps de la chevelure sale en broussaille mais temps de l’authenticité métaphysique, temps des odeurs fortes des fripes qui sentent le feu de bois, l’humidité croupie, la saleté domestique mais temps de la simplicité philosophique.
Temps du feu dehors contre le chauffage électrique, temps de la roulotte contre le pavillon de banlieue, temps du hérisson mangé debout près de la flambée contre la nourriture insipide sous cellophane, temps de la voûte étoilée au-dessus de la tête contre la télévision qui détruit l’âme, temps de la toilette dans la rivière contre les bains moussants débordant les baignoires, temps de la musique autour du braiser qui crépite contre le mutisme des familles séparées devant leur écran, la trace des temps anciens d’une civilisation cosmique fait honte aux dévots des temps nouveaux de la civilisation acosmique ».
Michel ONFRAY, philosophe
Apprendre le tsigane
Une langue, c’est une culture. Une culture, c’est un peuple. Un peuple, c’est Nous.
Ainsi peut se résumer l’approche de Louis de Gouyon Matignon, 22 ans, étudiant en droit et déjà un long passé au service de la cause tsigane.
Après avoir publié un dictionnaire de langue tsigane (L’Harmattan, 2012) puis un pamphlet consacré à la défense des gens du voyage (Michalon, 2013), Louis propose aujourd’hui au lecteur cette méthode pour apprendre le tsigane.
Fruit de plusieurs années de recherches auprès de la communauté, cet ouvrage a pour ambition de rendre accessible, à ses locuteurs, mais également à un public plus large, la richesse de cette langue, à la fois présente mais aussi étrangère – étrangère à notre connaissance, étrangère à notre compréhension.
Gageons que le lecteur y trouvera les clefs d’une meilleure compréhension de la communauté tsigane et de sa culture, héritière d’un passé ancien, façonnée par plusieurs siècles de migration et qui se trouve confrontée aujourd’hui au défi d’un monde toujours plus en intégration.
Apprendre le tsigane
Préface de Michel ONFRAY
154 pages
15 €